Best Enemies

ici depuis - : 29/07/2023

BEST ENEMIES

Pak Dave ouvre les yeux. La première chose qu'il voit est le visage de son rappeur préféré qui lui sourit. Il sourit en retour. Coller ce poster au-dessus de son lit était une excellente idée. Ça le met de bonne humeur dès son réveil. Il souffle un baiser au visage souriant de son idole et se redresse dans son lit. Il écarte sa couverture couverte de dessins de feuilles de weed et se lève. Il s'étire en baillant et regarde par la fenêtre de sa chambre. Il ne semble pas pleuvoir, il devrait pouvoir se rendre là où il faut sans devoir quémander le transport à des vieux hommes louches. Il aura bientôt sa voiture, ce ne sera plus un problème. Il compte aller acheter son nouveau joujou cette semaine. Pour aujourd'hui, il se contentera de marcher et de prendre les transports en commun. Pak se dirige vers sa salle de bain. Il doit se préparer rapidement, car il doit se rendre à l'entrepôt-laboratoire pour se faire de l'argent. Il ne sait plus quel médicament il doit tester, mais ça n'est pas grave, ça lui fera une surprise. Il enlève ses sous-vêtements, lesquels sont ornés de dessins de champignons, et saute dans la douche, non sans oublier de partir sa musique. It Wasn't Me de Shaggy se répercute sur les murs de la salle de bain et il ne se gêne pas pour chanter les paroles même si sa fenêtre est ouverte. Cette chanson raconte comment un homme se fait prendre par sa petite amie pendant qu'il couche avec une autre femme et nie tout. "Picture this: we were both butt-naked, banging on the bathroom floor!" De charmantes paroles, vraiment. La voisine du dessous est très âgée et ne parle pas anglais. Elle l'a entendu chanter plusieurs fois et lui a déjà fait la remarque qu'il a une très belle voix. Cela a fortement flatté l'égo de Pak Dave qui, depuis, laisse toujours sa fenêtre ouverte lorsqu'il prend sa douche pour que la vieille dame puisse l'entendre chanter. Il s'essuie et enfile des vêtements propres et ne manque pas de s'asperger les aisselles avec son éternel déodorant Axe en aérosol. Il se regarde dans le miroir pour s'assurer qu'il est présentable. Si être présentable se résume à porter une casquette de travers, une de ses innombrables chemises noirs aux motifs de flammes ouverte sur une de ses inquantifiables camisoles blanches, un short baissé sous les hanches, une quantité déraisonnable d'anneaux sur tous les doigts, quelques chaînes en or d'une grosseur ridicule autour du cou et une paire de lunettes fumées, alors oui. Il est présentable. Alors il prend son sac, y fourre de quoi se rouler des joints, de quoi charger son téléphone, deux paires de lunettes fumées de rechange, un sandwich et deux barres de chocolats, attrape ses écouteurs et son haut-parleur et sort de chez lui en direction de l'arrêt de bus. Il prend ce dernier en direction de l'entrepôt-laboratoire. Il se demande ce que ce sera aujourd'hui. Des crèmes pour l'eczéma (qu'il n'a pas)? Des pilules pour les infections urinaires (qu'il n'a pas)? Des gélules pour des problèmes de constipation (qu'il n'a pas)? C'est toujours quelque chose de nouveau. Au début, les employés de la compagnie pharmaceutique qui gère ce laboratoire de tests n'étaient pas très enjoués à l'idée de donner des médicaments à une personne ne faisant pas partie du groupe ciblé par leur utilisation, mais Pak avait offert des rapports tellement détaillés des effets secondaires qu'ils avaient accepté de lui permettre de continuer à essayer n'importe quel médicament. De plus, sa santé était étrangement excellente malgré tous ces tests, alors autant en profiter. Le jeune homme était bien content de la situation, parce que cela lui rapportait beaucoup d'argent. Il descendit à l'arrêt du laboratoire et entra par la porte appropriée. Il se présenta au comptoir et donna son nom à la secrétaire qui l'invita à s'asseoir sur l'une des chaises de la salle d'attente. Il s'exécuta. Comme d'habitude, il y avait la femme bizarre. Ça faisait un moment qu'elle venait faire des tests, comme lui et Pak avait l'étrange impression qu'elle ne l'aimait pas. Pourquoi? C'est une excellente question à laquelle il n'avait pas la réponse. Il ne lui avait jamais parlé, cependant, elle le fixait constamment et ça le mettait mal à l'aise. À ce moment précis, il évitait son regard, mais il ne put se retenir longtemps et finit par briser le silence qui régnait dans la salle. "Tu veux ma photo, meuf? T'as fini de me matter?"

ici depuis - : 15/08/2023

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feat: @pak dave

Les seuls moments où tu veux bien sortir de ta chambre à coucher, qui est devenu ton antre par excellence, tu passe ton temps à faire des tests pour obtenir un peu plus d'argent de poche. C'est donc rare de te voir sortir en publique, et c'est donc encore plus rare de te voir socialiser. Surtout avec un homme, cela va de soit. Tu n'es pas le genre de fille à mettre tous les hommes dans le même panier, loin de là, mais certains sont trop congénitaux pour toi. La preuve est ton ennemi juré auquel tu n'as même jamais adressé la parole. Tu sais que tu es bizarre. Tu le fixes sans arrêt avec dégoût et envie de meurtre alors que dans les faits, il ne t'a rien fait. Il ne t'a même pas parlé depuis le temps que vous vous croisez. Pourquoi vous vous croisez autant? Parce qu'il est toujours présent aux mêmes tests que toi. Ça aussi, pour une raison des plus obscures, ça te tape sur les nerfs.

Dire que sa seule présence t'exaspère serait exagéré, mais c'est le cas. Tu ne sais pas pourquoi, mais c'est un fait indéniable. Tu ne le calcules juste pas. Il a une tronche à frapper dedans. Tu n'es pas violente par contre, une chance pour lui. T'es bien loin de l'être. C'est donc pour cela que tu es présentement assise sur une chaise, un muffin dans la bouche et les yeux qui lui transperce l'âme. En temps normal, il te laisse faire et ne t'adresse pas la parole. C'est votre petite habitude à tous les deux. Aujourd'hui par contre, il a l'air d'être exaspéré de te voir le fixer de la sorte et il s'adresse à toi. Tu recraches donc ta bouchée par surprise. Parce que tu ne t'attendais pas à ça. T'es pas sociable. Vraiment pas.

"Beurk non je veux pas ta photo t'es beaucoup trop laid pour ça!" Parce qu'il a l'air d'un gamin avec son style retardé. Tu ne l'aimes franchement pas voilà. Il te fait penser à ces espèces de clichés américains refaits de A à Z. D'une manière tout à fait objective, s'il avait un style différent, il ne serait pas moche du tout. Mais puisque ce n'est pas le cas, tu le classes dans la catégorie des gros cons, voilà. Je te regarde parce que ta tronche ne me revient pas." Tu es honnête au moins, il faut bien te donner ça. Tu ne connais même pas son nom, mais tu sens qu'à lui, tu pourrais répondre sans problèmes. Pas à tout le monde, mais à lui oui. Une haine profonde s'installe entre vous alors que vous êtes de parfaits inconnus et tu laisses le tout se dérouler sans en faire un drame. On a tous besoin d'un ennemi juré dans la vie.

ici depuis - : 29/07/2023

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feat: @ru shin-hye

Il n’a pas l’habitude d’adresser la parole à des femmes. La seule personne de sexe féminin avec qui il s’entretient est Mémé, sa voisine du dessous. Elle ne le regarde pas comme un morceau de viande et n’a pas d’attentes bizarres envers lui. Quand une fille lui dit quelque chose, il a tendance à rire d’elle ou à l’ignorer. Ça le fait paraître désagréable, mais ça les tient loin. Les autres hommes aiment cette attitude. Ils le voient comme l’un des leurs, comme un autre connard qui crache sur les autres pour se remonter, comme un mec cool.

En temps normal, il n’aurait pas ouvert la bouche pendant l’attente, mais sa “collègue” le dévisageait de manière effrontée et ça lui donne envie de taper dans un mur. S’il ne s’agissait que d’une rencontre qui ne devait pas se répéter, il aurait pris sur lui et serait tu. Cette femme semble cependant être là aussi souvent que lui, c’est-à-dire environ trois fois par semaine et à chaque fois, il doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter son regard, car elle le dévisage. Il est vrai que la salle est plutôt monotone avec ses quatres murs beiges, ses chaises en plastique gris et le seul et unique cadre contenant une image de feuille. Ce n’est tout de même pas une raison pour le fixer lui pendant les quinze ou trente minutes qu’ils passent à attendre, non?

Il n’est pas certain de s’il doit se sentir insulté ou rassuré qu’elle ne le trouve pas de son goût. Il prend la décision de se sentir insulté. Son dédain pour lui n’est clairement pas justifié. “Tant pis pour toi. J’ai des photo d’moi qui sont trop cool et en plus elles sont autographiées. D’ici dix ans elles vont valoir méga d’tunes.” Il ne ment pas, ses amis et lui se sont amusés à faire un shooting photo au skate park à côté du lycée avec un appareil Polaroid. Il en a plusieurs dans son sac et il compte en vendre des copies à ses futurs concerts. “Et pis d’où ma tronche te revient pas connace? J’te r’garde même pas. C’est toi qu’a une tête à taper d’dans. Personne t’as touchée dernièrement?” Il y va un peu fort. Elle semblait déjà vouloir se battre avant qu’il parle. Il ne peut cependant pas s’en empêcher. Il la trouve désagréable et il commence à avoir envie de se battre avec elle, lui aussi. Pas avec ses poings, par contre: il préfère ne pas frapper les femmes. Pas parce qu’il les sous-estime. Il sait bien qu’elles peuvent le déboîter tout autant qu’un homme. C’est plutôt parce qu’elles sont sournoises. Quand lui se fait éclater la gueule, il passe quelque jours à se reposer chez lui et il passe à autre chose. C’est comme ça pour la majorité des hommes. Les femmes sont, au contraire, extrêmement rancunières. Les conséquences de blesser une femme sont exponentiellement plus graves que lorsqu’il s’agit d’un homme. Il serait facile pour lui de se retrouver en prison et il n’en a pas du tout envie. Oui, il a souvent passé des nuits au poste et il a souvent séjourné dans des centres de détention lorsqu’il était mineur. Il sait cependant que la prison est un monde dangereux et il a le profil parfait du type qui échappe son savon dans les douches et devient la meuf communautaire. Apparemment, les détenus ne disent même pas “no homo” et comme il est très hétérosexuel, il ne veut pas coucher avec des gens comme ça. Il fait donc de son mieux pour demeurer en liberté. S’il se bat avec cette femme, ce sera verbalement. Si elle l’attaque physiquement, il se contentera de se protéger avec une chaise et d’attendre qu’on vienne le libérer. Elle ne doit cependant pas être si folle que ça. Elle est juste un peu bizarre, non?

ici depuis - : 15/08/2023

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feat: @pak dave

Tu décides de le fixer sans lui donner trop de détails sur les raisons de ton dégoût à son égard. Après tout, tu ne lui dois rien. Pour toi, il est évident que c'est un homme toxique et que c'est donc justifié de le juger de manière intensive. Lui donner une raison est extrêmement obsolète. Qu'il comprenne ou non la raison de ta haine envers sa personne est superflu.
Tu parles de ta photo de prison? Elle va valoir de quoi parce que tes amis qui t'auront vu échapper ton savon dans la douche voudront la voir en évidence avec ton adresse?" Tu le fixes avec un air toujours aussi mauvais et sans aucun sourire.

Pourquoi, tu veux le téléphone de celui qui m'aurait touché pour qu'il te divertisse toi aussi?" Tu ne te laisseras pas intimidé par une brute. S'il veut une bonne râclée, tu es prêt à la lui donner. De toute manière, jamais il n'oserait te frapper en publique alors que toi, c'est une autre histoire. Tu n'as qu'à inventer une histoire par la suite. Après tout, les gens croient toujours plus les femmes que les hommes dans ce genre de situation.

T'as besoin de drogues? Avoues que c'est pour ça que tu crèches quasiment tout le temps ici. T'as besoin de wons pour pouvoir te geler la gueule à longueur de journée." Il a le profil et tu le vois souvent être assurément pas du tout a jeun parfois, quand il arrive pour les tests. Pas que tu le juges, mais tu le juges. C'est pas interdit les drogues, pendant les tests? Tu crois qu'ils te refuseraient si jamais je leur disais que tu es un junkie?" Tu ne ferais pas cela. Tu aimerais mieux le cogner près du rack à bicycles comme lorsque tu te frottais à des petites racailles durant les heures de cours. Pas que ce soit quelque chose qui t'arrivait souvent, mais quelques fois quand même. Assez pour que tu saches comment faire mal s'il te cherche trop. Par là, tu entends respirer trop fort près de toi.

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