I start with you - Yang Sooah

ici depuis - : 14/08/2023

I START WITH YOU

Personne ne lui avait demandé la permission lorsqu'ils avaient pointé du doigt son joli visage pour l'accusé d'avoir lancé des boulettes de papiers à travers toute la classe. Pas plus pour le dessin qui avait parcouru la classe, d'un professeur chauve et obèse, mouches incluses sur le morceau de papier. Pour ça aussi, ce n'était guère lui. Petite victime de ses compatriotes pour lui célébrer un anniversaire quelques jours avant son temps. L'avoir pris au dépourvu et l'avoir mis au pied du mur pour qu'il puisse avoir quelques heures de colle. Il se vengerait, cet étudiant. il ira se plaindre à leur mère et les garnements ne pourront que goûter à leur médecine. Avoir des amis comme les siens, il était rare d'en avoir. Aussi rare que de voir cet étudiant en retenu pour quelque chose qu'il n'avait point fait.

Loin d'être un premier de classe mais l'habitude de rester le dos droit lors des cours. Ne pas collectionner les ennuis et les problèmes avec les professeurs, des parents fiers de ce qu'il accomplis. Une longue tracée vers un emploi stable devant, aucunes barrières qui peuvent se mettre devant pour bloquer l'espérance de faire quelque chose de bien dans sa propre vie. Et peut-être même pour améliorer celle des autres. Médecine, peut-être. Ne pas aimer le sang, avoir perdu conscience la semaine passée pour un tel sujet mais s'en laver ensuite les mains. Si médecine il doit, il fera. Comme sa mère. Peut-être les chiffres, la comptabilité. Être habile avec les nombres et les calculs. Savoir que bientôt, il arrivera à dépasser le maître absolue des calculs. Nommer son père. Avoir laissé un message à sa soeur pour sa retenue, ne pas vouloir qu'elle l'attente ce soir à la sortie. Elle rentrera seule, tout comme lui.

La journée de cours se termine, le jeune homme garde la tête basse et retourne chercher des cahier. Ce soir, devoir rester deux heures supplémentaires. Il a l'intention de travailler ses sciences et doublement étudier. Bas dans ces notes, il pourra ainsi étudier et peut-être arriver à passer l'examen pour mardi prochain. Il est doué pour les jeux et pour le coréen. Pour les sciences, il les déteste. Il fait de son mieux, ne pouvant pas faire autrement de ses dix petits doigts. Il a bien essayé de passer des cours supplémentaires mais sans le vouloir, il a fini par les mettre de côté et commencé des cours d'art martiaux. Trois soirs seulement, abandonner par la suite. Comme tout ce qu'il entreprend. Il n'a pas l'habitude de garder des choses pour lui, ni même de s'amuser bien longtemps avec le même objet. Il déteste devoir recommencer mais le faire sans cesse. Et la routine le tue tranquille, à petit feu. Arrivé vers la classe de retenues, ne pas frapper et simplement entrer. Trois chaises sont déjà prises, prendre celle au fond de la classe pour ne pas se faire déranger. Poser son regard sur l'horloge et garder en mémoire l'heure de sortie. Il y avait cours de piano ce soir, il devra donc reporter. Encore une autre fois.

ici depuis - : 08/11/2023

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feat: @Yang Sooah ; @jung minho

Elle frotta ses mains l'une contre l'autre, suppliant, la moue triste. « 제발, 제발 » , avait-elle dit. C'était la troisième fois qu'elle était en retard cette semaine. Elle n'entendait jamais son réveil et finissait toujours quelques minutes en retard. Ce n'était pas de sa faute, Sooah n'était tout simplement pas du matin. Deux jours plus tôt, on lui avait dit que c'était la dernière fois qu'on la laisserait passer sans rien dire. Elle s'était inclinée longuement en remerciant l'éducateur qui l'avait laissée passer de justesse.

Mais aujourd'hui, la chance l'avait quittée. Aujourd'hui, elle écopa de deux heures de colle. C'était avec les épaules tombantes, un soupir long et les pieds traînants que Sooah se dirigea vers sa salle de classe. Aujourd'hui, c'était aussi l'anniversaire d'une de ses amies et elles avaient prévu de manger des tteokbokki et d'aller au karaoké après les cours. Sooah était loin d'être une bonne chanteuse, à des kilomètres même de se placer comme chanteuse décente, en fait, mais c'était ce dont son amie avait envie, alors elle avait juste dit qu'elle y serait aussi.
Sauf qu'elle allait rater ça.

À l'heure du déjeuner, elle était allée voir son professeur principal pour essayer de négocier un autre jour, n'importe quel jour. Elle n'essayait même pas d'échapper à son destin, à cette punition, elle voulait juste pouvoir profiter de l'après-midi à chanter à tue-tête, le ventre bien rempli avec ses amies. Elle avait promis de remonter ses notes en anglais et en math, avait promis de ne plus être en retard, mais rien n'y faisait. La retenue était maintenue.

La sonnerie qui indiquait la fin de la journée retentit et Sooah sentit son cœur sombrer. Elle accompagna son groupe d'amies jusqu'au rez-de-chaussée et les regarda partir. Elles se lamentaient toutes comme s'il s'agissait d'adieux, comme si Sooah vivait ses derniers instants. À peine dramatique, ces gamines. Sooah continua de faire de grands signes avec ses bras jusqu'à ce que les filles passent l'arche et disparaissent à l'horizon. La voilà seule. Un long soupir quitta ses lèvres alors qu'elle commençait son ascension vers la salle de colle. À l'étage, la salle était vide. C'était une première pour la reine des retardataires. Sooah s'installa à un banc près de la fenêtre. Allait-elle passer les deux prochaines heures à rêver d'une liberté méritée à la place de faire ses devoirs de mathématiques ? Sans doute que oui.

Les carnets sortis sur le bureau, le crayon qui tournait entre ses doigts et le même problème d'algèbre qui la torturait. Peut-être qu'elle devrait faire une pause, pensa-t-elle en déposant son crayon. Elle leva les yeux vers l'horloge et pour la troisième fois de la journée, son cœur sombra. Ça ne faisait que douze minutes qu'elle se trouvait dans cette salle. Comment allait-elle tenir deux heures ?! Sooah imagina tous les potins qu'elle était en train de rater alors que ses amies dégustaient des tteokbokki, elle imagina qu'elles étaient en train de rire sans elle. Ha. Elle se sentit soudainement bien seule. Son regard tomba sur le surveillant, absorbé par le journal qu'il avait entre les mains. Il avait les sourcils froncés, probablement sur les mots croisés ou l'horoscope du jour, qui sait. Peut-être qu'elle ne devrait pas jouer avec le diable, Sooah, mais elle tenta quand même. Sa main se glissa tout doucement vers la poche de son sac à dos pour tenter d'extirper son portable. Manœuvre qui pourrait être simple et discrète, sauf quand on s'appelle Yang Sooah, apparemment. En se penchant sur le côté, son crayon se mit à rouler. En quête de faire le moins de bruit possible, elle tenta de le rattraper, s'ensuivit d'une multitude de poses, les unes plus rocambolesques que les autres, tout ça pour un fichu crayon qui finit tout de même par toucher le sol et rouler aux pieds de quelqu'un. Sooah se plaqua la main sur le visage, s'affaissant sur son siège. Le bruit attira l'attention du surveillant qui grommela avant de se replonger dans sa lecture. Elle espérait que personne n'avait vu ses acrobaties stupides. Inspiration, expiration. L'adolescente se tourna vers le fond de la classe pour voir où son crayon avait roulé. « Psst », tentative pour attirer l'attention du garçon assis à l'arrière. Le fameux avait roulé à ses pieds. « Psst », qu'elle répéta. La discrétion n'était clairement pas le fort de Sooah.

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Le regard qui essaie de fuit le surveillant mais ne pas arriver à le faire. Le fixer pendant de nombreuses minutes. Peut-être même un peu trop. Soupirer en silence, poser son regard tout partout mais revenir sur le surveillant. Essayer de ne pas bouger, se dire que si on fixe un point, les heures passeront plus rapidement. Retour vers l'horloge et mentionner à voix basse que non, ça ne passe pas plus vite. Passer les prochaines minutes assis droit comme un piquet n'intéresse personne et surtout pas le concerné. Avoir cours de piano ce soir. Vouloir y aller, absolument. Avoir remis ses trois derniers cours à une date ultérieur pour faire autre chose, pour jouer avec ses copains. Un possède une nouvelle console, avoir voulu la tester. Et dormir des weekends entiers chez les uns et les autres pour ne plus jamais quitter cette nouvelle acquisition. Avoir prié pour en posséder une. Pour que la famille gagne à la loto et acquière un superbe bébé comme une jolie console. Pas de petite soeur, une nouvelle console. Peut-être la demander pour Noêl mais si c'est le cas, dire Adieu au cours de guitare. Vouloir en jouer pour épater les amis, une nouvelle petite copine peut-être et devenir musicien indépendant. Aimer les grandes foules, vouloir monter sur scène pour montrer ses talents à la guitare. Commencer à écrire des poèmes et des accords. Ne pas en être doué mais le penser quand même.

Porter son regard sur ton téléphone et décider de le sortir. Il ne passera que quelques minutes sur ce dernier. Devoir étudier pour passer ses examens et aller directement obtenir son diplôme. Une carrière en médecine toute tracée, un bonheur lors des chèques de paies. Vouloir posséder cette fameuse console et rêver de pouvoir se l'acheter lui-même. Elle et des centaines d'autres. Pas d'enfants pour détruire ses rêves et ruiner une belle carrière. Les yeux fixés sur son téléphone, ce dernier caché sous la table, à l'abris des regards. Ne pas voir ce qui se passe au-devant de soi, se refermer au monde extérieur. Regarder des vidéos sans sons et être plutôt malheureux de cette décision. Avoir envie de faire semblant, de faire une sorte d'indigestion et de simplement quitter la salle mais se retenir. Encore un peu.

Une voix qui lui parle, ne pas poser un regard sur cette dernière dans l'immédiat. Continuer de sourire au chaton à l'écran, qui vient de taper dans un mur. Lever les yeux dès la deuxième tentative, la pointer du menton. Regarder vers le sol et comprendre ce qui se passe. Hausser les épaules, lui montrer qu'on est occupé et simplement lui pointer le crayon par ce dit menton. Pas question de se lever, pas question de donner une aide quelconque. Être bien trop occupé pour venir en aide. Le crayon peut attendre. Le chaton ? Non.

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