The older, the better « Seojun »

ici depuis - : 01/04/2023

THE OLDER, THE BETTER

Tu sent tes lunettes glisser peu à peu sur le bout de ton nez, mais tu les laisses faire à leur guise. Ton regard et ton attention sont dirigées vers ton écran, essayant de répondre aux commandes de provisions manquantes pour le commerce. Être propriétaire d'un spa, ce n'est pas comme diriger un restaurant. Aucune commande d'aliments rigoureuse ou de règles sanitaires alimentaires strictes. Tu as bien quelques règles à suivre, cela va de soit puisque vous utilisez des produits entrant en contact avec la peau des gens, mais rien de bien drastique. C'est pourquoi les seules fois où tu dois commander des fournitures, tu as envie de partir te cacher en courant. Faire de la paperasse et des commandes, ce n'est pas ton point fort. En temps normal, ce sont tes employés qui t'aident mais puisque aujourd'hui tu as donné congé à ton employée qui avait des soucis familiaux, tu es seul à te morfondre devant ton écran. Tu te sent presque ridicule. Ce n'est que des commandes de lotions et de papiers, rien de bien drastique si tu te trompes. Malgré tout, puisque c'est ton commerce, le fait que tu ais de la difficulté à comprendre le site pour faire ta commande est un coup rude à ton orgueil. Mais pour ta défense, il est loin d'être facile. Tu ajoutes un item et il se retire seul ou bien tu demandes une quantité et ils te la corrigent automatiquement pour une qui ne fait aucun sens. Peut-être devrais tu attendre et piler sur ton orgueil pour demander l'aide de l'un de tes employés demain?

Tu finis par lever la tête de ton écran en sentant que tu n'es plus seul dans la pièce, lunettes toujours perchées sur le bout de ton nez. Puisque tes clients précédents étaient tous des gens âgés se plaignant de maux de dos, tu es surpris de voir que le rendez-vous de dix-sept heure est bien loin de la clientèle du jour. Un jeune homme d'environ ton âge, et malheureusement pour ton professionnalisme, avec une mâchoire sculptée par les dieux. Pas que tu le dévisages, non non. Mais il fait partie de ces personnes qui dégagent un certain charisme qu'il est difficile d'ignorer. Il est bel homme, tu serais fou de ne pas le remarquer. Tu te forces à sourire pour rester professionnel, te disant que si tu restes assis à le regarder ça ne serait pas vraiment très acceptable. Dans un soucis d'apparence, tu relèves doucement tes lunettes sur tes yeux, question qu'elles ne tombent pas sur le bureau devant toi. "Bonjour, je peux vous aider?" Bon tu te doutes qu'il s'agit du rendez-vous de dix-sept heures, mais c'est toujours plus poli de demander avant d'insinuer. Ce serait bien ta veine si ce n'était pas le cas et que le pauvre mannequin était juste perdu. Mannequin? Homme.... le pauvre homme.

ici depuis - : 30/07/2023

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feat: @Chae Seungkwan

Je retourne à mon bureau après avoir raccompagné ma cliente à l’accueil du cabinet. La rencontre a durée plus longtemps que je l’avais prévu. Il faut dire que le même temps est alloué pour chaque première rencontre et ce, peu importe le tempérament de la personne qui prend le rendez-vous. C’est normalement un temps raisonnable qui est rarement dépassé, mais la dame d’aujourd’hui s’est montrée plutôt bavarde. Dans les faits, c’est bien parce que j’ai beaucoup d’informations qui peuvent potentiellement être utiles au dossier. Seulement, je vais devoir faire une croix sur mon idée de faire un plan de recherche avant de quitter le bureau. Pas le choix, j’amène le dossier avec moi pour minimalement compléter cette étape. Il est plus simple de le faire alors que les faits de la cause sont encore frais en tête. Me connaissant, je risque de commencer la recherche aussi. Ce que j’aurais pu faire du bureau si ma mère n’avait pas pris la liberté de me prendre un rendez-vous chez un massothérapeute. J’avais pourtant tenté de la rassurer quand elle m’a dit que j’étais tendu au souper, mais ça ne l’a pas arrêté. Si elle décide que je suis tendu, je suis tendu. Le plus simple est de me rendre au rendez-vous comme ça elle sera rassurée après.

Quand je passe devant l’accueil, Jia est occupée au téléphone alors nous nous contentons tous les deux d’un hochement de tête silencieux et d’un léger sourire en guise de salutation. Ça me fait presque étrange de quitter le bureau avant elle. Normalement, je reste après les heures d’ouverture question d’avancer un peu dans mes dossiers. J’aurais l’espace suffisant pour le faire de la maison, ayant aménagé un bureau fonctionnel dans l’une des pièces libres, mais c’est plus pratique au travail comme j’ai accès à tout mes dossiers et mes livres. Je m’y installe surtout quand j’ai de la rédaction à faire ou que j’en suis rendu à devoir réviser ce que j’ai de fait, aujourd'hui étant bien sûr une exception.

Heureusement pour moi, je trouve un stationnement assez près du commerce, ce qui va m’éviter d’arriver en retard. Je m’arrête à quelques pas de la porte pour revérifier que je suis bien au Boseog spa avant de ranger mon téléphone dans la poche de mon veston et d’entrer. C’est la première fois que je mets les pieds dans cet endroit, je ne peux donc pas m’empêcher de regarder discrètement ce qui m’entoure. Le local est loin d’être banal, il est plutôt joliment décoré. L’odeur qui y règne rend aussi l’ambiance un peu plus apaisante, ce qui est bien considérant que le but d’une visite ici est de se détendre. Je m’approche de l’accueil, gardant tout de même une distance raisonnable pour ne pas déranger l’employé qui semble occupé. Je suis loin d’être pressé et je préfère ne pas m’imposer. Et il faut le dire, je serais presque gêné de le déranger. Si je n’accorde pas une grande importance au physique des gens en général, je dois avouer que l’employé devant moi est bel homme. Très bel homme. Quand je croise son regard, je ne peux m’empêcher de ressentir quelque chose d’étrange. Un peu comme un sentiment de déjà vu, mais que je sais pertinemment que c’est impossible. Si je l’avais croisé à quelque part, que ce soit dans le cadre de mon travail ou en dehors, je suis convaincu que je m’en souviendrais. Un visage comme le siens, ça ne s’oublie pas. – Bonjour. – Je réponds en me rapprochant un peu du comptoir. – Oui, en fait j’ai rendez-vous à dix-sept heure. C’est au nom de Choi Seojun. –

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feat: @choi seojun

Tu te sent comme un imbécile. En tant normal, tu n'es pas très orgueilleux. Tu es même plutôt fier de toi, compte tenu du fait que tu as créé ton commerce à partir de rien. Toute fois, confronté au système informatisé des commandes intelligentes, tu es nul à chier. Si ça ne suffit pas à déjà te refroidir, le fait que tu essaies de le comprendre depuis près d'une heure t'achève complètement. Comment tu peux être aussi pourri? Pourtant, tu sais te servir d'un ordinateur et tu sais que tu as été celui qui a fait les premières commandes du magasin. Ont-ils changé le site depuis? Fort probablement, sinon tu t'en souviendrais. Tu es peut-être un peu tache par moments, mais pas à ce point tout de même. Malgré tout, tu es quand même assez distrait pour ne pas remarquer instantanément le nouveau venu dans ton magasin. Ce n'est qu'en levant la tête après avoir ressenti une présence que tu croises son regard. Et quel client c'est, justement. Tu as soudainement l'impression de n'être pas assez bien habillé, malgré le fait que tu as littéralement une chemise blanche propre sur le dos. Tu clignes plusieurs fois des yeux avant de t'adresser à lui, te disant que tu dois avoir l'air d'un fou à le fixer sans dire un mot.

Tu hoches la tête quand il commence à parler du fait qu'il a pris rendez-vous et l'heure en question, mais tu figes lorsqu'il donne son nom. Tu clignes à nouveau des yeux à plusieurs reprises, sentant le rouge monter rapidement jusqu'à tes joues. Il y a à peine quelques jours que tu as croisé Ha-Neul. Quelle étrange coïncidence de croiser Seojun aujourd'hui? Tu te demandes s'il n'y a pas un message subtile provenant d'une force inexpliquée à ton égard. Tu te sent aussi plutôt idiot de ne pas l'avoir reconnu. A t-il seulement changé? Il est clairemetn devenu plus mature et plus... musclé. Mais il a le même regard. Le même visage plus affiné avec les années. Comment cela est-il possible que ça t'ai échappé en croisant ses yeux? "Hum." Sujet, verbe et complément. Pourquoi il fait si chaud tout à coup? Est-ce que c'est parce que tu te sent coupable pour le frère de l'homme se trouvant devant toi? Parce que tu ne l'as pas reconnu et te sent stupide ou bien parce qu'il est devenu.... mieux vaut que tu oublies ce genre de pensées présentement. "Bien sûr, juste un instant!" Ok, c'est un début. Heureusement pour toi, il ne peut pas te reconnaître. Du moins, tu l'espères fortement. Tu farfouilles donc maladroitement dans le classeur se trouvant son ton bureau en essayant de te faire tout petit, remontant à nouveau tes lunettes sur ton nez.

Tu te redresses subitement en ayant trouvé le formulaire que tu cherchais, le lui tendant par la même occasion un peu rapidement. "Vous n'avez qu'à remplir le petit formulaire et vous diriger vers la première pièce à votre droite pour vous préparer. Il y a une serviette sur le banc de massage. Je viendrai vous rejoindre dans dix minutes." Tu lui dis le tout d'un trait, espérant qu'il ne te prenne pas pour une personne sans intérêt pour son travail, qui raconte le tout par automatisme. Tu es simplement... sous le choc, c'est le cas de le dire. Et de plus, tu viens de réaliser que c'est toi qui vas le masser. Joie. Chance? Malchance? Tu ne saurais le dire pour le moment.

ici depuis - : 30/07/2023

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feat: @Chae Seungkwan

Monter un dossier est la partie que je préfère dans mon métier. Le client nous fournit des informations sur son cas et il nous en dit souvent plus que nécessaire, ce qui n’est pas mal en soit. Avec le temps et la pratique, on développe cette capacité à filtrer plus rapidement ce qui a le potentiel d’être utile ou non. Cela permet également de faciliter les autres étapes telles que le plan de recherche et donc la recherche en soit par la suite. Tout dépendant de la situation, ça s’avère ne pas toujours être évident, mais c’est ce qui rend le tout intéressant. Je préfère tout le travail de bureau à plaider devant la cour. Je ne déteste pas ça non plus, mais étant quelqu’un de réservé, parler en public n’est pas ma tasse de thé. La première fois qu’on prend la parole seul devant un juge est la pire, mais on fini par s’habituer. Et puis, les domaines de droit dans lesquels je pratique ne sont pas les plus intimidants à ce niveau contrairement au criminel par exemple.

Le rendez-vous que ma mère s’est permise de prendre pour moi me restreint dans l’avancement de mon présent dossier. Je n’ai pas pu essayer de lui dire que j’étais occupé car elle s’est permise de téléphoner à mon adjointe pour vérifier mon agenda. Désavantage d’avoir un parent qui travaille dans le domaine depuis longtemps. De toute façon, je sais que j’aurais la même impression peu importe l’heure à laquelle elle l’aurait pris comme je reste souvent après les heures d’ouvertures. Je n’aurais pas fait moi-même le choix de prendre le temps d’aller me faire masser, mais je me dis que ça ne peut pas faire de mal. Étant donné que je ne suis jamais allé dans un spa, je n’avais pas vraiment d’attente en ce qui concerne le local. Je dois reconnaitre que l’endroit est accueillant. Les décorations sont de bon goût et sont assez bien disposées pour ne pas qu’on ait un sentiment d’encombrement. La pièce dégage quelque chose d’apaisant. Elle n’a rien avoir avec l’accueil du bureau où je travaille. Je suis certain que passer quelques minutes ici suffirait à se sentir un peu plus calme. Après avoir passé un peu de temps sur le décor, mon regard fini par s’arrêter sur l’employé derrière le comptoir. Je n’accorde normalement pas une grande importance à l’apparence des gens, mais je ne suis pas non plus insensible et cet homme est bien au-dessus de la moyenne. Je sais que je ne l’ai jamais croisé avant, je suis certain que je m’en souviendrais, mais il y a quelque chose dans son regard qui me donne un sentiment de déjà-vu sans que je sois capable de dire pourquoi.

La réaction de l’employé me fait douter à savoir si je suis au bon endroit. J’ai pourtant revérifié avant d’entrer que c’était bien le Boseog spa. Ma mère pourrait-elle s’être trompée de nom? Je serais très surpris, elle est encore plus organisée que moi. Je suis sur le point de prendre mon téléphone pour valider l’information avec elle quand l’homme devant moi reprend la parole. Je suis rassuré, je n’ai finalement pas l’air du perdu qui s’est trompé de spa. Je hoche la tête avec un sourire poli quand il me demande d’attendre. Mes yeux suivent sa main alors qu’il réajuste ses lunettes sur son visage. C’est la deuxième fois que je le vois poser ce geste depuis mon arrivé. Je ne sais pas si c’est une habitude à lui, mais c’est mignon. Je suis presque mal à l’aise quand il se redresse, un peu comme si je venais de me faire prendre à l’observer même si je suis convaincu que ce n’est pas le cas. Je prends la feuille qu’il me tend et même si l’envie de lire ce qui y est écrit est forte, je me concentre sur l’employé qui m’explique le fonctionnement. – D’accord, merci. – Je lui souri une dernière fois avant de me diriger vers la salle qu’il m’a indiqué. Ce n’est qu’une fois la porte refermée derrière moi et la serviette en vue que je le réalise. Je vais devoir me déshabiller. Devant un inconnu. Devant le bel employé en plus. C’est terriblement gênant et je ne peux plus reculer. Je soupire silencieusement pour me donner le courage nécessaire pour faire les pas qui me séparent du banc de massage. Je commence par enlever mon veston. Ça me fait presque bizarre sachant que ce n’est pas le seul vêtement que je vais retirer. Je me dis que ce n’est pas grave, qu’il doit être habitué de voir des gens à moitié nu. Je ne suis pas le premier et je ne serai pas le dernier. La chemise finie par se retrouver soigneusement pliée sur mon veston. Mes souliers, dans lesquels j’y ai laissé mes bas, se retrouvent prêt du meuble sur le côté pour ne pas déranger. Si la chemise a été presque pénible à déboutonner, celui du pantalon est pire. Le vêtement rejoint de même les autres et je n’attends pas pour enrouler la serviette autour de mes hanches. Je reste debout près du banc de massage, ne sachant pas trop si je devrais m’y asseoir ou simplement m’y étendre. J’imagine que l’employé va me guider quand il viendra me rejoindre. En attendant, je prends connaissance de la feuille comportant toutes sortes d’options en lien avec le massage comme les types d’huiles, les odeurs et autres. Après, certains diront que le droit est compliqué, ils n’ont jamais été confronté à ce genre de formulaire.

ici depuis - : 01/04/2023

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feat: @choi seojun

Tu paniques un peu, tu dois bien l'avouer. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu as l'impression d'oublier quelque chose de très important. Quelque chose de crucial. Lorsque ton client s'empare du formulaire et se dirige vers la salle adjacente, tu te campes dans ta chaise, fermant les yeux pour te calmer. Tu as eu l'air d'un pauvre con, il n'y a pas à dire. Tu ne sais pas pourquoi, en plus. C'était complètement inattendu de ta part et tu retires tes lunettes en te disant que ça ne doit plus se produire. Pour plusieurs raisons évidentes. Une que tu ne prendras même pas la peine d'énumérer dans ton esprit, et parce qu'avoir l'air imbécile devant un client c'est très peu professionnel. Tu regardes ta montre quelques instants, te demandant si tu ne devrais pas appeler ton employée pour lui demander de masser cet homme, finalement. Ce serait bizarre et elle t'en voudrait à mort, mais tu te surprends à quand même peser le pour et le contre.

Tu n'as pas encore fait ton choix lorsque le temps que tu avais attribué au client est dépassé et tu comprends que tu n'auras pas le choix. Tu dois te lever et aller dans cette pièce. Après trois bonnes respirations, tu ouvres la porte, regard professionnel de retour. Et tu perds immédiatement ton professionnalisme aussi. Pourquoi il est debout devant toi? Tu n'en sais rien. Il ne sait donc pas qu'on se fait masser en étant couché sur le ventre? Tu écarquilles les yeux en râclant ta gorge deux fois, essayant de retrouver ta voix et de ne pas regarder ailleurs que son visage. "Euhm... vous pouvez vous asseoir." S'asseoir? Pourquoi pas se coucher tout de suite? Tu as le don d'être masochiste, il n'y a pas à dire. Tu t'empares de la chaise qui se trouve près de la table de massage, prenant le questionnaire des mains du client avec un sourire forcé. Tu te demandes si c'est le même Seojun. Peut-être que c'est un autre, pas vrai? Après tout, les noms en Corée sont plutôt communs. C'est peut-être une personne complètement différente.

Tu as toujours cette pensée en tête alors que tu regardes le questionnaire. Questionnaire que ton interlocuteur n'a clairement pas compris ou eu envie de remplir, puisqu'il a absolument tout coché sur la feuille. "Ok je vois." Tu ne vois rien du tout, mais tu te dis que si tu ne parles pas un peu, tu en seras incapable dans pas longtemps. Tu dois te ressaisir mais en même temps, tu ne fais que penser à Hamin et à l'accident quelques années plus tôt. Tu remontes les manches de ta chemise en espérant fortement que lui ne te reconnaitra pas. Ce serait plutôt surprenant tout compte fait. Ha-Neul ne t'a même pas reconnu alors que tu lui disais carrément qui tu étais. Il doit penser que tu es un simple étranger, voilà tout. "Je propose donc qu'on prenne les éléments du questionnaire les plus populaires d'accord?" Tu lèves la tête pour lui sourire, tout en jouant avec ton bracelet avec ta main droit. C'est un peu comme un porte bonheur. Tu le traines sur toi depuis que tu es jeune et tu ne le retires que pour prendre ta douche et te coucher. Il t'attend toujours bien sagement sur ta table de chevet. C'est Hamin qui te l'a offert, en te disant qu'il provenait d'une autre personne. Tu n'as jamais su de qui il était, mais il est cher à tes yeux pour une raison obscure. "Vous pouvez vous coucher sur le ventre." Et si tes yeux quittent un peu son visage de manière non volontaire, tu n'en dis rien. Tu feins plutôt de regarder à nouveau la feuille.

ici depuis - : 30/07/2023

THE OLDER, THE BETTER

feat: @Chae Seungkwan

Tu n’avais pas vraiment pris le temps de réfléchir sur les détails de ce rendez-vous. Tu ne pensais qu’à t’y rendre à l’heure pour faire plaisir à ta mère et que ça devienne chose du passé. Tu aurais dû comprendre quand l’employé a utilisé les mots ‘’changer’’ et ‘’serviette’’ que tu allais devoir te dévêtir, mais ce n’est qu’une fois seul dans la pièce de massage que tu le réalise. Tu te sens rarement complexé sur ton physique, mais tu es tout de même pudique et l’idée de te retrouver presque nu devant un étranger te gêne terriblement. Un bel étranger en plus, question d’en rajouter. Tu essayes de te donner un peu de courage alors que tu retires tes vêtements en te disant que tu n’es qu’un client parmi d’autres, tu seras vite oublié, que tu ne le recroiseras pas… Un peu le genre de chose qu’on se dit quand on se retrouve confronté à une situation gênante qu’on ne peut éviter. Dans les faits, ce n’est pas efficace pour faire disparaître ce sentiment, mais tu finis tout de même par te retrouver hors de tes vêtements. La serviette se retrouve rapidement autour de tes hanches pour cacher ton boxer, mais tu te sens toujours à découvert.

Tu te dis que tu aurais peut-être dû te renseigner sur le fonctionnement des massages dans les spas quand tu prends connaissance du formulaire que t’as remis l’employé il y a quelques minutes. Tu t’y perds dans les différents choix qui te sont offerts et tu te demandes si c’est normal ou si tu manques seulement de connaissances générales sur le sujet. Ce n’est pas le type de matière qui t’était appris à l’université et comme tu as favorisé tes études à toutes autres activités, tu es peut-être passé à côté. La stratégie logique à adopter face au problème aurait été de ne rien cocher et de te fier au bon jugement du joli jeune homme qui doit te rejoindre d’une minute à l’autre. Ton côté rationnel semble pourtant t’avoir quitté car tu coches plutôt toutes les cases, ce qui n’était pas ton intention au départ. Si tu avais accès à d’autres formulaires, tu aurais fait disparaître celui-ci dans la poche de ton veston pour en présenter une vide au massothérapeute.

Tu es presque surpris quand la porte s’ouvre, les dix minutes qui t’étaient données pour te préparer ayant passées trop vite à ton goût. Tu peux te compter chanceux de ne pas rougir à la minute où tu te sens embarrassé car tu serais probablement rouge tomate alors que l’employé pose les yeux sur toi. Ça te demande beaucoup d’effort pour ne pas baisser les yeux et regarder ailleurs. Tu ressens une nouvelle gêne quand on te demande de t’asseoir, te disant que tu aurais peut-être dû le faire par toi-même avant que l’homme ne te rejoigne dans la pièce. Il reprend le formulaire que tu as échoué à remplir intelligemment et tu déplaces tes vêtements du banc de massage alors qu’il y jette un coup d’œil. Tu prends place sur le banc et attends le verdict du massothérapeute face au document que tu lui as remis. Ça ne s’annonce pas bon. Il voit. Tu ne sais pas ce qu’il voit car tu n’as pas compris toi-même ta logique pour cocher les cases. Tu aimerais croire que ce n’est pas la première fois que ça arrive, mais tu en doutes fortement. – Ça me va. – C’est une proposition qui fait du sens. Probablement la même à laquelle tu aurais eu droit si tu avais remis la feuille sans y toucher. – Je suis désolé, je ne m’y connais pas du tout à ce sujet, mais ça, vous avez pu le constater. – Tu souris légèrement, gêné de la situation. Tu penses qu’il vaut mieux reconnaître ton erreur plutôt que de faire comme si rien n’était. À ton avis, tu aurais l’air bien plus idiot à ses yeux s’il croyait que tu pensais avoir bien répondu aux questions.

Ton regard suit à nouveau le mouvement de sa main. Cette fois, ce n’est pas pour le regarder replacer ses lunettes sur son nez, mais pour le voir jouer avec son bracelet. Tu ne l’avais pas remarqué plus tôt, mais maintenant tu n’arrives pas à en détacher les yeux. Tu reconnais ce bracelet. Tes pensées vont vites. Ton côté rationnel essaye de te convaincre que ce n’est qu’un bijou, qu’on peut s’en procurer des semblables n’importe où et que tu te fais simplement des idées. Au fond de toi par contre, tu es certain que ce n’est pas le cas. Ce bracelet, c’est toi qui l’a fait. Ce n'était pas quelque chose que tu avais l'habitude de faire ou même du talent pour. Tu avais appris à la dernière minute que le lendemain serait la fête de Seungkwan et tu voulais lui offrir quelque chose de spéciale pour l'occasion, pas seulement une carte cadeau impersonnelle. Tu avais passé beaucoup de temps à choisir les billes pour qu'elles soient d'une couleur qui lui plairait. Ton choix c'était arrêté sur du vert puisque tu l'avais vu porter cette couleur à plusieurs reprises. Tu avais mis des heures pour confectionner le cadeau. Il faut dire que tu n'avais pas choisi d'y aller au plus simple en décidant de confectionner un bracelet tressé ajustable pour une première fois, mais tu voulais être certain qu'il pourrait le porter. Hamin c'était moqué de toi vu l'importance que tu y accordais, mais ça ne l'a pas empêché de le remettre au fêté pour toi. Tu étais beaucoup trop timide pour le donner à Seungkwan toi-même. Ce qui te fait douter, c’est l’allure de l’homme qui le porte. Il ne ressemble pas à celui à qui tu l’as donné il y a dix ans. Tu sais que les gens peuvent changer, mais il s’agirait d’un changement assez drastique. En même temps, il y a ces yeux qui t’étaient familier avant même d’avoir remarqué le bracelet. Serait-il possible que ce soit vraiment lui? Pourquoi soudainement tu souhaites que ce soit le cas? – Excusez-moi? – Tu relèves les yeux pour les plonger dans les siens. Tu l’as entendu t’adresser la parole un peu plus tôt sans vraiment entendre ce qu’il te disait. – Ce bracelet… Comment l’avez-vous eu? – Tu y vas avec une question plus générale, préférant ne pas assumer son identité. Tu ne le sais pas, peut-être que Seungkwan s’en est débarrassé. Ça serait possible. Tu ne l’as jamais revu ou même parlé après la mort de Hamin. Inconsciemment, tu as espoir que ce ne soit pas le cas.

ici depuis - : 01/04/2023

THE OLDER, THE BETTER

feat: @choi seojun

Dès que tu mets les deux pieds dans la salle, tu le regrettes. Tu ne sais pas si tu devrais présentement te féliciter d'avoir laissé tes lunettes dans l'autre pièce ou te maudire. D'un côté, ta vue n'est vraiment pas à l'opposé du fonctionnel. D'un autre, tu aurais vu un peu mieux... Seojun. C'est Seojun, tu dois arrêter de le regarder ainsi. Depuis quand tu regardes les gens ainsi aussi? C'est de l'envie peut-être? Pourtant, tu es loin d'être en mauvaise forme depuis les dernières années. Il t'a fallu beaucoup d'efforts, mais tu es plutôt satisfait de toi même niveau entrainement et santé. Posant les yeux ailleurs, tu l'invites donc à prendre place sur la chaise avant de prendre le formulaire. Tu as un instant d'hésitation lorsque tu vois qu'il a absolument tout coché, te demandant ce qui a pu lui passer par la tête. Peut-être était il vraiment loin d'être connaisseur lorsqu'il s'agit de demander un massage spécialisé? C'est la raison la plus plausible. Il accepte ta proposition et tu souris, heureux que ce soit aussi simple pour l'instant, malgré tout. Tu as souvent des clients qui aiment bien te mener la vie dure en essayant d'inventer des techniques de massage qu'ils ont vu à la télévision et qu'ils veulent que tu reproduises. Certains ne comprennent pas que chaque massothérapeute à ses propres techniques, mais aussi que certains faux massages vu à l'écran peuvent être dommageables pour les muscles. Lorsqu'on te dit simplement oui, c'est donc plus qu'apprécié. Surtout que cocher la page entière, c'est une première pour toi. Il a dû paniquer, pour une raison obscure.

"Oh? Et moi qui pensais que vous vouliez un petit mélange de toutes les odeurs pour l'huile à massage." Tu devrais arrêter d'essayer d'être drôle, ça ne fonctionne pas et c'est embarrassant. Ce qui est encore plus embarrassant, c'est que tu ne sais pas trop comment te tenir présentement. Tu es complètement décontenancé et tu es également terriblement gêné que ce soit le cas. S'il s'agit de Seojun, pourquoi est-ce que ça te met dans cet état? C'était le petit frère du supposé ami que tu as entrevu tomber dans le vide, d'accord. Mais ce n'est pas le culpabilité qui fait que tu es mal à l'aise maintenant. Tu ne saurais dire pourquoi, en fait. C'est ça qui te dérange au plus profond de toi même à l'instant présent.

Tu décides de continuer les formalités, l'invitant à se coucher pour lui faire son massage et oublier sa présence une fois qu'il aura quitté les lieux. Après tout, tu ne sais même pas s'il se souviendrait de toi vraiment. Tu étais le petit canard du groupe de son frère, pas son meilleur ami non plus. Il a toujours été gentil avec toi, mais il était aussi plus jeune que vous tous. Et il faut dire que tu étais terriblement timide durant ces années de ta vie. L'accident que tu as eu avec ton père t'avait ébranlé fortement et tu en as subit les conséquences psychologiques longtemps. Essayant de ne pas trop le fixer ou le regarder de travers, tu feint de lire le questionnaire comme si une réponse divine s'y trouverait. Tu ne bernes personne, après tout il a juste tout cocher donc il n'y a aucune bonne réponse à y lire. Attendant qu'il s'exécute et se couche, tu joues donc inconsciemment avec ton bracelet.

Si c'est un bracelet ordinaire? À première vue, oui. Un bracelet tressé ajustable, des pierres vertes et des cordes noires. Un très beau bracelet, mais qui a une signification particulière à tes yeux. Si c'est Hamin qui te l'a donné, tu sais qu'il ne provient pas de lui. Tu n'as jamais su de qui en fait. Il n'a jamais voulu te le dire et tu as même eu droit à une baffe lorsque tu as tenté de le harceler pour le savoir. C'est la première fois qu'une personne outre que tes parents t'offraient un présent et tristement, tu n'as jamais connu le nom de la fille ou du garçon qui l'a confectionné pour ta personne. Tu as pris pour habitude de jouer avec ce dernier lorsque tu es nerveux et c'est exactement ce que tu fais présentement. Tu es si absorbé à faire semblant de lire une quelconque information sur la feuille que sursautes légèrement en entendant la voix de ton client pas si inconnu. "Hum?" Tu écarquilles les yeux, te demandant bien ce qu'il peut bien vouloir te demander. Sûrement une question en lien avec les cases qu'il y avait à cocher ou le déroulement du massage ou même si tu es un prédateur sexuel vu sa posture qui laisse présager qu'il n'est pas à l'aise d'être à moitié nu en ce moment. Tu ne peux pas l'en blâmer, étant une personne pudique toi même. Ce dont tu ne t'attends pas, par contre, c'est qu'il te pose une question concernant le bracelet. Tu haltes tes mouvements sur ce dernier lorsqu'il le fait, essayant de réfléchir à une réponse acceptable. Ce pourrait-il qu'il l'ai déjà vu sur toi au lycée? Peu probable. Il était très jeune et tu l'as eu durant la dernière année, ce qui fait que les gens ne t'ont pas vu le porter très longtemps. Surtout qu'il ne devait pas faire vraiment attention à toi et encore moi à ce genre de détails. Même si c'est son frère qui a fait le relais pour te le donner, tu doutes qu'il soit au courant. Te convaincant qu'il ne peut donc pas te reconnaître par ce biais, tu décides de répondre honnêtement.

Tes yeux qui étaient écarquillés s'adoucissent alors puisqu'il s'agit probablement du seul bon souvenir que tu ais du lycée. "C'est un cadeau qu'on m'a fait au lycée, à mon anniversaire. " Tu te lèves avec précaution, continuant à discuter en te disant que c'est plus prudent que de trop le fixer. "Je ne sais pas qui me l'a confectionné à vrai dire, on ne me l'a pas offert en mains propres. " Tu allumes une bougie sur la table à l'extrémité droite de la pièce, prenait un panier contenant plusieurs bouteilles aromatiques par la même occasion. "Mais il a toujours eu une certaine importance pour moi, je l'ai donc toujours à mon poignet depuis ce jour. Pourquoi?" Tu te retournes vers lui en prononçant ce dernier mot, curieux de connaître la raison de cette question étrange. Si tu avais un peu plus confiance en la personne que tu étais autrefois, tu aurais pu clairement deviner avant de trop parler, mais puisque ce n'est pas le cas, tu es totalement dans le brouillard quand aux raisons de cette interrogation de sa part. Tu as plutôt l'impression que c'est un professeur qui devait avoir pitié de toi qui a dû te le confectionner et que Hamin l'a eu en sa possession pour une quelconque raison obscure.

ici depuis - : 30/07/2023

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feat: @Chae Seungkwan

Comme si te retrouver pratiquement nu devant un bel inconnu n’était pas une humiliation suffisante, tu pousses la chose un peu plus loin avec le formulaire. N’importe quelle personne sensée aurait compris qu’un seul carré devait être coché ou même de s’abstenir d’écrire quoi que ce soit en cas de doute. Tu es une personne sensée en temps normal, tu n’aurais jamais pu faire carrière en droit sans cela. Tu es confronté tous les jours à des procédures judiciaires de toutes sortes, tu dois en rédiger toi-même en t’assurant que celles-ci soient irréprochables, mais devant un formulaire de massage bien simple, tu as réussi à faire n’importe quoi. Le massothérapeute doit te trouver autant idiot que toi en jetant un œil au papier que tu as rempli, mais il a au moins la gentillesse de ne pas te le faire sentir. – Ça aurait été une belle excuse, j’aurais dû y penser. – Tu hoches la tête en souriant, sachant très bien que tu n’aurais jamais inventé une histoire pour camoufler la vérité. Le commentaire du joli massothérapeute n’a peut-être pas fait disparaître ta honte, elle risque de te suivre encore un moment, mais il a tout de même réussi à te rendre un peu plus à l’aise. Un peu. Tu restes quand même presque nu.

Tu te surprends à suivre à nouveau le mouvement de sa main, cette fois pas pour replacer ses lunettes puisqu’il ne les porte plus, mais pour jouer avec le bracelet qu’il a au poignet. Ton regard reste fixé sur le bijou, pas parce que tu n’es pas sûr de le reconnaître, mais plutôt parce que tu ne comprends comment c’est possible. Il ne s’agit pas que d’une impression de déjà-vu. Un bracelet comme celui-là, il n’en existe pas deux et tu le sais parce que c’est toi qui l’as fait. Ça te semble tellement loin maintenant. Tu l’avais confectionné à la dernière minute comme cadeau de fête pour Seungkwan, un ami de ton frère que tu n’as pas revu depuis près de dix ans. Tu ne pensais jamais le revoir. Autant le bracelet que Seungkwan en réalité. Pourtant, tu es plus sûr de toi en ce qui concerne l’objet que l’ancien membre du cercle d’ami de ton frère. L’homme devant toi n’a rien à voir avec celui que tu as connu autrefois. Certes, vous avez vieilli, vous avez changé, mais tu ne vois pas le Seungkwan que tu as connu. Quoi que, dès ton arrivée, tu as eu le sentiment que ses yeux t’étaient familier sans savoir comment l’expliquer. Pourquoi la vie le remettrait sur ton chemin après tout ce temps? Si tu n’es pas réellement passé par-dessus la mort de Hamin, tu as fait une croix sur cette amitié depuis longtemps déjà. En fait, tu n’as plus aucun contact avec les gens qui constituaient ton cercle d’amis. Tu as réalisé peu après les funérailles qu’ils n’étaient pas tes amis à toi, mais bien ceux de ton frère. Tu avais seulement été trop naïf pour le comprendre plus tôt.

Tu écoutes son histoire en silence, ce qu’il te raconte confirmant tes doutes. Le cadeau de fête au lycée dont l’identité de celui de qui il provenait est resté inconnue, ça ne peut pas n’être qu’une simple coïncidence. Tu aurais toujours pu croire que le bracelet c’est juste retrouvé en possession d’un autre, mais ce n’est plus possible. C’est bien Seungkwan. Tu ne comprends pas trop pourquoi, mais tu es en quelque sorte flatté de savoir qu’il a gardé ton cadeau et que c’est aussi un objet auquel il tient. – Parce que je crois que j’ai déjà vu ce bracelet. – Tu n’étais quand même pas pour lui annoncer que tu es celui qui l’a fait alors que tu n’as même pas encore la confirmation que c’est bien celui que tu penses. Ce n'est plus nécessairement un secret que tu dois absolument garder, mais quand même. La situation est assez étrange sans que tu lui donnes cette information pour commencer. – Peut-être que je me trompe, mais la personne qui vous l’a offert, était-ce Choi Hamin? – Ça te fait presque étrange de dire son nom à voix haute. Il ne fait pas partie de tes sujets de discussion. Vous ne le mentionnez que très rarement en famille et comme tu es quelqu’un d’assez discret, tes collègues de travail n’ont aucune idée que tu as un jour eu un frère. – Et vous êtes Chae Seungkwan? –

ici depuis - : 01/04/2023

THE OLDER, THE BETTER

feat: @choi seojun

Tu décides de répondre de manière décontractée à celui que tu sais être le frère de ton ancien ami d'enfance lorsque ce dernier semble aux proies avec le dilemme d'avoir coché toutes les cases. Tu dois bien avouer que c'est la première fois que cela t'arrive. En temps normal, les gens cochent juste une case au hasard ou bien attendent ton arrivée pour comprendre le dit formulaire. Il est vrai que ce dernier n'est pas très évident mais depuis que ton employée se soit fait engueulée par une cliente parce qu'elle a tenté de lui expliquer celui-ci avant de le lui donner, tu as maintenant pour habitude d'attendre les réponses avant de les offrir. Tu souris donc avec discrétion lorsque Seojun te répond qu'il aurait dû songer à cette réponse, te demandant tout de même ce qui a bien pu lui passer par la tête. Jouer avec ton bracelet est ensuite une seconde nature pour toi pour éviter la gêne que sa présence t'apporte, mais aussi parce que tu es habitué de le faire. Lorsque tu as une main libre, tu te surprends souvent à le faire, tel un mécanisme inconscient.

Tu es si concentré à vérifier le formulaire et te préparer mentalement à cette séance que tu ne le vois pas fixer ton bracelet et comprendre son origine. Si bien que lorsqu'il te pose des questions sur ce dernier et en dépit du fait que tu sais qu'il fait partie intégrante de ton passé, tu réponds honnêtement. En même temps, tu n'es pas un menteur. Trouver une excuse pour ce dernier n'aurait pas été aisé et dire la vérité est donc beaucoup plus simple. De toute manière, tu ne vois pas comment il pourrait faire le lien, puisque personne ne faisait vraiment attention à toi durant ta jeunesse. Tu étais simplement là pour être la tête de turque et tu avoues honteusement que ça t'allait parfaitement puisque ça t'évitait de côtoyer des personnes encore pires. Pas que tu les tiennes en très haute estime. "Il existe beaucoup de bracelets de ce genre." Tu es maintenant bien moins sûr de toi, te dandinant un peu sur ton siège tout en te râclant la gorge. N'importe quel imbécile verrait bien à quel point tu as perdu beaucoup d'assurance tout d'un coup.

Tu comprends malheureusement que tu as fait une grosse erreur et que tu aurais sûrement dû éviter de lui répondre, tout simplement. Tu vois la compréhension faire son chemin dans son regard et tu décides donc de l'éviter, comme si cela allait l'empêcher de comprendre tout à coup, comme par magie. Le pire est qu'il va comprendre que tu sais qui il est depuis le début et que tu fais comme si tu ne le connaissais pas. Tu espères simplement qu'il ne va pas mal le prendre. Depuis toutes ces années, tu as beaucoup changé et parmi ces changements, tu es devenu bien plus solitaire que tu ne l'étais. Auparavant, tu cherchais la présence des autres pour affirmer avoir des amis même si ce n'en était pas. Maintenant, tu fuis plutôt les gens comme la peste."Pas tout à fait." Ce n'est pas un mensonge. Il te l'a bien donné, mais le cadeau n'est pas de lui, il te l'avait bien spécifié et tu l'as cru sans même poser de questions. Il semblait si dégoûté d'avoir été chargé de te le donner qu'il ne pouvait en être autrement. "Enfin.... oui il me l'a donné mais j'ai cru comprendre qu'il ne venait pas de lui." Tu lui as raconté un peu l'histoire plus tôt et tu comprends qu'il la connait déjà, mais la répéter à nouveau te donne quelques secondes de répit avant le moment fatidique. Et... justement.... Tu entends ton nom et tu regardes un instant par terre avant de râcler de nouveau ta gorge, ne sachant pas trop quoi lui répondre. Tu aurais préféré qu'il ne se souvienne pas de toi et que tu retournes à ta petite vie ennuyante et sans tracas.

"Hum. Oui....." Tu restes quelques secondes à regarder le plancher avant de regarder à nouveau le formulaire, ne sachant plus comment te distraire de sa présence désormais. Tu lui dirais bien que tu es heureux de le voir et tu lui ferais bien aussi un brin de causette, mais ce serait forcé. Tu n'es pas très sociable mais surtout, tu es très malaisé. Tu ne sais pas ce qu'il pense de toi depuis toutes ces années et à vrai dire, c'est bien le seul dont l'opinion compte un peu à tes yeux. S'il commence à te crier après ou bien t'injurier, tu ne sais pas ce que tu feras. Ça ne ressemble pas au Seojun que tu connais d'agir ainsi, mais puisque tu ne l'as pas revu depuis longtemps, sait-on jamais. "Tu vas bien?"
Parce qu'il serait idiot aussi de faire comme si tu ne savais pas qui il est maintenant et que c'est toujours mieux que d'instaurer un total silence. La familiarité c'est non, mais la courtoisie est tout de même méritée.

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